S’af « franc» chir du masque des « appâts rances »

Cette recherche de la normalité, de la conformité, de la condition pour faire partie d’un groupe d’individus est la motivation consciente et inconsciente qui nous motive dès notre plus jeune âge à devenir une autre personne parce qu’on nous apprend à ne pas aimer qui nous sommes. Cette ambition nous a été inculquée dans notre éducation à l’école, à la maison, dans la famille et les milieux sociaux. Dès les premières critiques reçues à notre plus jeune âge, nous débutons dès lors à nous transformer et à créer notre premier masque en croyant que nous serons plus appréciés, voire même aimer avec cette nouvelle personnalité. Sans nous en apercevoir nous venons de poser notre pied dans un engrenage qui n’en finit plus de l’éternelle insatisfaction de soi puisque nous apprenons à donner notre pouvoir à nos parents, membre de la famille, professeurs, amis, voisins, et toutes les personnes de notre entourage en croyant qu’ils sont meilleurs que nous et que nous devons écouter ces critiques qui nous font mal, mais qu’on nous dit que cela est pour notre bien parce qu’on dit nous aimer. Dès lors que nous croyons à cela, nous venons d’entrer dans le triangle toxique du persécuteur, de la victime et du sauveur. Nous venons de mettre notre premier masque. Nous voilà enrôlés dans notre première action de mal amour envers nous.

J’ai été cette enfant qui a cru que je serais aimé si je répondais à toutes ces demandes des adultes autour de moi pour me changer et être ce qu’on attendait de moi. J’ai ardemment participé à cette mascarade des apparences et je suis devenu un bon pitou qui écoute ces maîtres parce que j’avais appris à donner mon pouvoir aux autres. J’ai donné la patte, fait la belle, appris des tours et même été jusqu’à me rouler par terre en croyant que je serais aimé, accueilli, accepté pour finalement découvrir que je n’étais jamais à la hauteur, que j’avais toujours quelque chose à changer ou à améliorer et que ce regard extérieur n’était jamais dans la justesse ou l’amour, mais bien dans la critique, le jugement ou la condamnation. Je voulais tellement faire partie d’un groupe, avoir un sentiment d’appartenance et cesser de me sentir différente. J’ai découvert que cela m’avait bien servi d’être un bon pitou qui quémande et qui accepte n’importe quoi d’abord qu’on s’occupait de moi quitte à oublier qui je suis.

Un jour est arrivé où j’ai pris conscience que je m’étais moi-même enfermé dans ce rôle à me trouver un rôle parmi les personnes de mon entourage et que j’avais beau changer de costume, de langage ou de façon d’être je ne faisais toujours pas partie de la gang ni de la famille ni de mes collègues de travail et que je me sentais toujours à part, seule de ma race sans lien ni appartenance. J’ai pris la décision d’enlever mon costume de pitou pour devenir qui je suis. Il m’a fallu du temps pour apprendre à me connaître, me découvrir et m’apprécier comme je suis. Enlever les masques, ressentir les choses, vivre les émotions, accueillir la vie et être un jour à la fois. Guérir et accepter que c’était le chemin que j’avais choisi de porter des masques en croyant que j’allais être aimé et que cet amour est devenu conditionnel au port de ce masque et sans que je m’en rende compte je ne pouvais plus être moi avec ces gens, car ils aimaient uniquement le pitou que je leur avais permis de contrôler.

Sortir de mon cours de dressage n’a pas été une mince affaire, ne plus porter mon harnais et avoir la liberté d’aller où je veux, faire allonger mes griffes à ma guise, décider de mon toilettage, choisir la tonte de mon choix et les soins qui me plaisaient. Plus je sortais du chenil, plus j’étais en liberté, plus j’y prenais goût ! Après tous ces traitements, ces toilettages et ces tontes, j’ai eu la grande surprise de découvrir que je suis un chat ! Je sais maintenant que je n’ai plus à me déguiser en pitou pour être aimé, ni à donner la patte ou faire la belle puisque je suis un chat qui se promène comme bon lui semble, qui assume ces griffes, je sais que je peux cracher et me défendre, je peux être affectueuse et simplement être moi dans cet être libre tout simplement des protocoles, convenances et directives de la vie sociale, familiale et amicale.

Je suis sur le chemin du retour de la bête en moi, épris de liberté qui respecte ces confrères peu importe l’animal que tu es ou ton toilettage, puisque maintenant c’est l’odeur de ton bonheur qui fera que je vais me rapprocher de toi puisque l’odeur de ma joie de te retrouver décuplera nos énergies pour simplement devenir des amis qui s’aiment ainsi dans le plaisir du bonheur de l’autre et du partage de cette énergie. Dans ma vie il n’y a ni masque, ni harnais, ni toilettage puisque le naturel est la simplicité de s’aimer comme on est, le bonheur de s’apprécier, la vérité d’être qui on est et l’authenticité dans la spontanéité des élans de qui nous sommes qui tend vers l’ouverture de la vie en accord avec les verbes aimer, créer, ouvrir, évoluer, avancer, respecter et communiquer.
Je suis un chat ♥Ysabeille♥