Histoire de moi

VideSeule, assise, au bout du tremplin je regarde mes pieds, je remue les orteils, hésitante à m’abandonner au saut de soi si près et si loin à la fois de ces deux parties de moi. Cette petite fille qui est entré dans ma vie il y a 13 ans, celle que j’avais perdue de vue, déconnectée de cette partie de moi. Une renaissance miraculeuse m’a amené au bord du refus de la vie. Ces lointaines pensées me peine de moi-même d’avoir cru en cet instant du passé que je n’avais aucune valeur, que je n’étais bonne que pour engendrer le négatif et vivre dans la souffrance. Il y avait cette noirceur si épaisse si habituelle que je ne savais pas que j’étais devenu aveugle, car j’avais appris à marcher dans mes ténèbres. Cela était devenu ma réalité. Hé, il y a eu ce cri d’existence en moi qui est sorti d’une partie inconnue de moi.

Un morceau du mur de ma noirceur est tombé et je me suis approché si lentement parce que la lumière me faisait si mal, j’avais oublié son éclat, sa chaleur et j’ignorais si j’y avais le droit. Puis dans ce brouillard de mes propres nuages des ténèbres intérieurs qui m’habitaient, me tenaient compagnie, il était difficile pour moi de croire qu’autre chose pouvait exister. J’avais si bien érigé ces murs de lamentations de moi que s’en était devenu mon chez-moi. Devant cette brèche béante dans mon mur de noirceur, cette lumière si resplendissante qui pointait ces rayons sans aucune gêne d’être vu me déconcertait puisque cela m’amenait dans les failles de mon être à me dire que quelque chose venait de se briser en moi sans que je sache c’était quoi.

 C’est la conviction que je n’avais pas le droit de passer dans la brèche lumineuse qui m’amena à sauter le pas. Il y a eu à cet instant des mains de lumière si puissante et aimante à la fois qui m’ont prise dans leur bras pour me nourrir de ce manque d’amour de moi. Je suis resté suspendu dans cet instant d’éternité à remplir ce vide béant de la souffrance de soi pour à nouveau me ressentir repartir le feu de moi. Une timide étincelle a jailli en moi allumant dans mes yeux une lueur que je ne connaissais pas. C’est en voyant cette étincelle dans mes yeux que j’ai su que je venais de changer ma vie à tout jamais puisque je ne le savais pas encore, mais je venais d’accepter de me vivre. J’avais ce nouveau miroir suspendu dans le vide du moi que je ne connaissais pas, dans une lumière qui était inconnue, une étincelle au fond des yeux et derrière moi ce mur de noirceur, cette brèche qui m’avait permis de passer dans ce nouveau côté de moi. Il y a eu bien des étapes pour défaire ce mur de souffrance et accepter les choix du passé. Repeindre ces murs, garder la brèche en souvenir pour ne plus m’enfermer dans les décombres de moi-même et me souvenir des choix de lumière qui s’étaient offerts à moi cette journée-là.

 Retourner dans ces affres du passé pour y déposer les fleurs de sympathies au passé de ma vie. Ouvrir les bras pour apprendre à m’accueillir et à simplement accepter ce qui a été. Effacer le mot erreur et le remplacer par expérience. Remercier ces personnes qui m’ont fait découvrir mes forces intérieures. Reprendre mon pouvoir là où je croyais l’avoir perdu alors que je m’étais relevé pour continuer en changeant de route pour me protéger. Me tendre la main pour m’accueillir et savoir que je vais toujours avoir quelqu’un qui sera là pour moi, car cette personne c’est moi. Je t’ai oubliée, malmenée fait vivre bien des chemins difficiles, car ma croyance était que c’était ça la vie.

 Aujourd’hui je suis ma meilleure amie liée à moi pour la vie dans cette promesse de vivre le bonheur de chaque jour dans la simplicité au cœur de la vie. Plus besoin de me déguiser pour me faire aimer, ni de me maquiller pour être plus jolie, de me taire pour ne pas te perdre, de rester dans mon coin parce que tu te crois plus malin, de m’écraser parce que tu es plus grand ou plus fort, de douter de moi parce que tu te crois plus intelligent, d’avoir peur de toi, car je me crois faible, de me couper de moi pour ne pas vivre mes émotions, de ne pas chanter parce que je vais déranger, de ne pas rire parce que je suis trop joyeuse, de ne pas jouer parce que je suis une adulte, de ne pas être moi parce que tu as décidé que je devais être ce que toi tu choisissais.

Je vous remercie d’avoir été dans ma vie en tant qu’amis, amoureux, patrons, collègues, familles puisque grâce à vos croyances vous m’avez permis de découvrir que je ne vous avais jamais totalement écouté parce que l’étincelle de l’âme de ma vie était plus forte à vouloir créer sa propre identité qu’à mourir étouffé dans votre dictature.

Je lève haut cette flamme de mon être pour me dire que j’ai gagné ces olympiques de moi –même puisque maintenant la seule chose que je sais c’est que je me suis retrouvé. J’ai voulu de toutes mes forces t’écouter, t’obéir, devenir ce que tu voulais de moi en pendant que tu m’aimerais. C’était plus fort que moi, je n’écoutais pas, je ne faisais jamais complètement les bonnes choses avec toi et tu m’as forcé à me positionner, à me renforcir, à me faire confiance, à m’aimer comme je suis et à accepter le seul regard important posé sur moi qui est le mien. C’est grâce à toi que j’ai reçu la reconnaissance et l’approbation que je cherchais, car elle devait provenir de moi.

Merci à mon mur souffrance de m’avoir gardé si longtemps dans cette noirceur où j’ai été jusqu’à croire que j’étais moi-même ce mal et que je ne pouvais que créer du négatif. C’est grâce à cela que je me suis rendu au bout de ce tremplin où je croyais y mettre le mot de ma fin puisque je n’avais pas compris que j’avais faim de ce que je ne connaissais pas croyant que cela était réservé aux autres. J’ai même cru que tu m’avais oublié, enfermé dans mes histoires du passé dans la contemplation de ma souffrance et l’entretien de mes blessures par la victime que j’étais devenu pour réaliser que j’étais le bourreau de mes pensées. Toi, tu m’as réanimé dans cet éveil de la lumière, de la vie que je n’avais jamais choisi.

 Merci à toi mon Dieu de ton amour, de ta présence en moi. Tu fais maintenant partie intégrante de ma vie comme le soleil dans le ciel et l’eau dans l’océan. Tu as toujours été là, mais je ne voulais pas de toi. Il était plus facile d’être une victime et de croire que je ne méritais pas le meilleur. Merci pour tous ces éclairs de lumière qui sont venus éclairer ma douleur pour redonner à ma vie qui s’était endormie dans les affres de la souffrance un nouveau souffle d’inspiration.

Je remercie toutes ces parties de moi qui ont aimé souffrir, voulu mourir, entretenu ce mal être, me haïr, me maltraiter, me manquer de respect et d’amour puisque c’est grâce à toutes ces expériences que j’ai choisi la lumière, le bonheur, la sérénité, la santé et l’amour dans le service à la lumière de la vie qui est en moi, ce sacré du divin que j’entretiens en accord avec le meilleur qui puisse exister de mes pensées qui sont le verbe créateur de ma vie.

Merci au verbe aimer de m’apprendre à conjuguer mon être dans tous les temps du présent pour guérir les modes du passé. Inspiration d’♥Ysabeille♥ Gariépy