Œuvrer en Soi pour ouvrir à Soi

Fées

Elle était là sur la pointe des pieds à me regarder de ces grands yeux étonnés. Je n’avais pas réalisé qui elle était, car dans mon cœur elle vivait. De la voir ainsi devant moi prenait une tout autre forme dans mon cœur et ma tête. Ne pouvant associer les deux je cherchais à savoir qui se présentait à moi avec tant d’ouverture et d’amour. Ce fut en fermant mes yeux que je me suis souvenu de cette partie de moi. Cette partie de vulnérabilité, de douceur et de candeur que j’ai enfouie pour ne plus être blessé pour mieux me protéger. Me revêtir de ce costume de perfection pour contrôler les entrées au cœur de ma vie et me couper de ce qui pourrait me blesser avait pris la priorité. Cet habit si pratique au début m’avait donné l’illusion que c’était la bonne chose pour moi de le porter. Le temps en a alourdi les effets puisque les éclats de ma souffrance ont souvent répercuté de ma voix tonitruante sur les gens qui osait voir au-delà de cette armure.

Me retrouvant démasqué je ne savais comment me comporter puisque dans les années passées je n’avais pas appris le verbe aimé, car la vie m’en avait coupé de mes ailes pour mieux me voler cette vie que j’avais rêvée. Ayant cru que le bonheur était de se protéger de ces vulnérabilités je m’étais conté bien des histoires de cape et d’épée qui au fil du temps sont devenues ma réalité. Étant monté sur mes grands chevaux je voyais toujours à l’horizon les futures relations au travers de la grille de mes blessures qui me donnait les illusions de continuer de la porter. Ne m’étant point aperçu que cette grille ne faisait que ramasser tout ce qui correspondait à mes blessures comme l’éloge de ma vie passée afin que j’y reste coincé dans cette vision grillagée des points noirs de mon être. Me croyant obligé de porter ces obligations je m’évertuais à devenir plus forte pour mieux supporter le poids de l’adversité. N’ayant pas réalisé qu’il n’y avait que moi qui avais décidé de porter ce lourd passé croyant que cela me servirait de détecteur aux usurpateurs de mon bonheur, je me suis étonné à défaire les grilles de ce passé. Couper la grille de ces points d’attache en moi qui formait les blessures du cœur de mon être.

Ouvrir la porte de ma prison intérieure pour délivrer les heurts, les peurs qui derrière les barreaux me semblaient disparus. Ils n’étaient protégés que pas les murs de mes pensées si bien isolées du verbe aimé. Ce toucher si intime du soi dans sa délivrance des armes qui ouvre le cœur et non plus ce pouvoir de le blesser, car la vie y a laissé une lumière divine qui guérit petit à petit ces péripéties de l’ombre de soi nécessaire à la résurrection de l’âme qui prend place en son majestueux être. Flamme de cette étincelle de vie qui bat en ce carcan qui s’ouvre pour se délivrer des chaînes du passé en élevant le feu de ces masques afin que les cendres puises réanimer l’amour qui sera désormais sourd aux pas lourds du passé. Allégé de la présence du moment il y a maintenant l’éternité qui vole devant soi. Cet enfant qui est là au-dedans de soi se présentera maint et maint fois pour toi afin de te délivrer des doutes de ta foi. Ce soi dénudé de ces habits de protection ne sera que découvert par les aléas de l’amour. Ces masques ne seront qu’apportés des couleurs au jour gris de ton passé.

Laisse émerger cette fée qui t’a toujours accompagné et soit l’éloge du verbe aimer pour cette délivrance de la vérité du prix que tu en auras payé. Inutile de t’en vouloir, car il a fallu en passer par là pour accepter de te délivrer et d’amener à te découvrir dans tout ce que tu es. Soit tout simplement qui tu es dans la splendeur de tes personnalités qui tour à tour te feront découvrir tes atouts de cette renaissance de lumière qui a toujours été en toi. Cesse de te cacher pour te pas rayonner et accepte d’éblouir les autres, car ils ont besoin de ta lumière. Soit simplement dans tout ce que tu es l’imperfection que tu crois être dans la perfection de ce moment et tu découvriras que tout sera toujours parfait.

Inspiration écrite par Ysabeille Gariépy
24 novembre 2015